CHU Tivoli : Extension d'envergure
Publié le
Partager sur les réseaux sociaux
Le CHU Tivoli a fait appel à Wallonie Santé pour accompagner le financement de ses travaux de construction. Grâce à l’unique outil de financement wallon pour le secteur de la Santé et de l’Action sociale, l’hôpital a pu profiter d’un important effet levier auprès des organismes prêteurs.
Suite à la 6e réforme de l’État, la Wallonie exerce désormais la compétence de financement des infrastructures hospitalières. Pour la période 2019-2024, le plan de constructions prévoit que 2,34 milliards d’euros soient investis à travers 46 infrastructures hospitalières. Cela dit, ce financement ne permet pas de satisfaire tous les besoins, et certainement pas de manière immédiate, puisque le soutien aux hôpitaux repose désormais sur le principe du prix d’hébergement correspondant à 72,5% du coût de construction et facturable sur 25 ans. L’hôpital doit dès lors financer ses travaux auprès des organismes prêteurs classiques. Ce qui peut représenter une difficulté, car les trésoreries des hôpitaux peuvent se trouver sous tension ce qui amène les banques à exiger des garanties importantes. Les responsables du CHU Tivoli ont investigué pour trouver un soutien dans leurs projets d’extension et de rénovation. Les besoins sont évalués à 130 millions d’euros, un investissement articulé autour de 5 axes : moderniser l’activité « maternité », étendre le « Cancéropôle » (service radiothérapie), construire une nouvelle aile comptant 180 lits supplémentaires, rénover l’actuel bâtiment de 1976 et développer le laboratoire extérieur mutualisé avec le CHU Ambroise Paré et le CHP Chêne aux Haies. La rencontre avec WALLONIE SANTÉ aura été déterminante puisqu’en octroyant un prêt subordonné de 5 millions € pour soutenir les fonds propres et les liquidités de l’institution, le CHU Tivoli en aura levé plus de 112 auprès des banques. Un sacré effet levier que Jean-Claude Dormont, Directeur du CHU, détaille
Quels sont les grands besoins financiers des structures hospitalières ?
Affichant des marges souvent très minces, les hôpitaux font face à des besoins de trésorerie importants pour assurer le financement de leur fonctionnement et de leurs investissements, tant sur le plan médical que logistique ou autres. De plus, le financement structurel du secteur est techniquement en décalage de plusieurs exercices avec la réalité des activités et des besoins de terrain. Les réseaux hospitaliers se mettent par ailleurs doucement en place, ce qui générera indubitablement de nouveaux projets de réorganisation, à financer eux aussi. Mais le point principal réside aujourd'hui dans l'important plan de construction hospitalier 2019-2023, connexe aux réseaux, qui implique des financements immobiliers d'envergure, avec une liquidation de leur subsidiation sur 25 ans.
Les hôpitaux peinent semble-t-il à trouver des sources de financement auprès des institutions prêteuses traditionnelles ? Quels sont les problèmes qui peuvent être rencontrés ?
Les ratios financiers classiques exigés par les banques dans les analyses de crédit peuvent souvent être considérés comme défavorables au sein des hôpitaux. Pourtant, le secteur hospitalier reste un secteur largement subventionné, donc relativement solvable.
Le management hospitalier s'est aussi grandement professionnalisé au cours des 20 dernières années, ce qui constitue une garantie supplémentaire. Toutefois, un hôpital est un organisme très particulier où la « rentabilité » doit s'opérer au travers d'un équilibre fragile avec une qualité des prises en charge toujours plus contraignante.
Comment Wallonie Santé a-t-elle pu vous soutenir dans vos besoins ? Comment cela s’est-il passé et avec quels résultats ?
Un emprunt subordonné a permis au CHU Tivoli d'améliorer son ratio de fonds propres et de bénéficier de trésorerie, induisant la confiance du secteur bancaire pour le financement de nos projets immobiliers.
Quelle vision portez-vous sur l’avenir des hôpitaux ? Les réseaux ne devraient-ils pas faire retomber une partie de la pression suite à l’abandon du principe de concurrence entre les structures ?
Le secteur hospitalier va se réinventer. Les réseaux amèneront probablement, à terme, plus de sérénité dans les activités devenues communes à différents établissements. Mais les établissements deviendront des structures hyperspécialisées et hyper-techniques. Les bâtiments hospitaliers seront plus ouverts et moins hôteliers. Et les nouvelles technologies, médicales ou non, qui frappent toujours plus fort à la porte, devront trouver un écho positif pour maintenir des processus performants et une qualité sans faille. Le besoin d'investissement, et partant de financement, risque donc de ne pas diminuer de manière aussi sensible qu'on pourrait le penser avec l'arrivée des réseaux hospitaliers.
Passeport technique
Institution : CHU Tivoli
Secteur : Santé, privé associatif
Type d’institution : Hôpital
Année de lancement des activités : 1920
Localisation : Avenue Max Buset, 34 à 7100 La Louvière
Nombre de lits : 518
CA 2019 : 190 Mios €
Nombre d’employés : 1314
Site internet : http://www.chu-tivoli.be