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Depuis plusieurs année, la Belgique tente de contenir l’explosion de son budget de soins de santé. Une des pistes privilégiées est celle de la réduction du nombre de lits d’hôpitaux. Était-ce une bonne idée ?
L’information relayée par La Libre Belgique est partie d’une fake news : sur internet circulait le chiffre de 68.172 lits supprimés depuis 2003. Il est évident qu’à l’heure de la crise du coronavirus, cela a produit à tollé. Alors, la Libre Belgique a mené l’enquête et s’est posé la question de savoir si c’était vraiment le cas et, si oui, pourquoi ?
Ne tournons pas autour du pot : oui, le nombre de lits d’hôpitaux ont été réduit, mais pas dans les proportions avancées par les chiffres relayés sur internet. Tout d’abord, il faut se pencher sur le type de lit considéré : il y a les lits aigus de court séjour (maternité etc.), les lits chroniques (hospitalisation de longue durée) et enfin les lits psychiatriques. Si on fait les comptes, sur un total de 46.472 lits en 1990, le nombre de lits a baissé de 3.762 unités en 30 ans. Cela dit, ce sont des lits aigus qui ont été supprimés (- 11.510) tandis que les deux autres catégories ont connu un accroissement de respectivement 6.432 et de 1.316 lits rapporte La Libre.
Alors que les critiques fusent au cœur de la crise du coronavirus, il faut aborder une autre idée reçue – et fausse : la personnel soignant a été augmenté ces dernières année. En effet, entre 2013 et 2017, le personnel soignant a renforcé ses rangs de 6% (hors médecins) – de 64.393 à 67.427 personnes. Cela dit, il reste un décalage avec la réalité, car chaque année, les structures de soins accueillent toujours plus de patients, d’où une charge de travail accrue.
La baisse du nombre de lits d’hospitalisation suit un mécanisme de réduction qui continuera jusqu’en 2025. Et quoi qu’il en soit, la Belgique est l’un des pays les mieux nantis au monde pour le nombre de lits/1000 hab. Nous sommes en effet à une moyenne de 5,6 lits/1000 hab, ce qui nous classe 12e dans le classement de l’OCDE, derrière le Japon, la Corée, la Russie, l’Allemagne ou la France. Ce qui est sûr c’est que cette réduction ne doit pas s’accompagner d’un désinvestissement dans les soins de santé, bien au contraire. Wallonie Santé y travaille aussi tous les jours, pour accompagner les structures dans tous les investissements quels qu’ils soient. C’est manifestement la priorité de l’État belge : consolider le budget de croissance autour des 2,5%. Pour rappel, celui-ci était de seulement 1,5% sous l’ère Vandenbroucke, mais de 4,5% lorsque Rudi Demotte était aux commandes entre 2003 et 2007. Dès lors le nombre de lits d’hôpitaux n’est pas un paramètre en soi, car il est évident que de nombreuses pathologies sont traitées plus rapidement ou en dehors des hôpitaux aujourd’hui.
Pour lire l’article complet de la Libre Belgique paru le 2 novembre 2020
