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Depuis 2019, Sciensano mène une grande enquête annuelle auprès des Belges pour évaluer leur santé. Celle-ci semble bonne en général, mais de grosses disparités existent toutefois en fonction des régions.
Depuis 2019, Sciensano évalue la qualité de la santé des Belges à échéances. L’organisme se base sur de nombreux critères tels que l’espérance de vie, la santé mentale, les maladies comme le diabète, mais aussi la consommation d’alcool ou de tabac… L’Institut scientifique de santé publique rassure en avançant que les Belges sont plutôt en bonne santé, mais il convient de nuancer les résultats, notamment en raison de grosses inégalités sur le plan régional et socio-économique.
Ainsi, la Flandre enregistre de meilleurs résultats que Bruxelles et la Wallonie. On remarque souvent en effet que les personnes ayant un niveau d’instruction plus élevé ont généralement une meilleure santé et vivent plus longtemps que les autres.
L’espérance de vie des Belges avait augmenté au cours de la dernière décennie pour atteindre 81,8 ans en 2019, mais celle-ci est naturellement redescendue en raison de la pandémie, à 80,8 ans. Ce sont toujours les femmes qui présentent la meilleure espérance de vie avec, en moyenne, presque 4 ans de plus (83,1 ans contre 78,5 ans aux hommes). Des disparités entre les régions existent toutefois pour ce paramètre. En effet, en Flandre, on vivrait jusque 82 en moyenne, pour 79,6 ans à Bruxelles et 79 ans en Wallonie. Et il existe aussi un écart entre e groupe socio-économique le plus élevé et le moins élevé : 9,3 ans pour les hommes et 6,3 ans pour les femmes. L’Institut attire aussi l’attention qu’en moyenne, on vit en bonne santé jusque 79 ans environ.
Les principes causes de décès sont souvent cardiaques et cérébrovasculaires, chez les hommes comme chez les femmes. En revanche, les femmes souffrent davantage de démences alors que les hommes décèdent beaucoup plus souvent de cancers du poumon. Notons que la pandémie a été marquée par une hausse du nombre de décès sur l’année de 17% par rapport à l’étude précédente. Les experts remarquent aussi que le nombre de cancers du sein et de la prostate est plus élevé que précédemment. La hausse globale des cancers provient naturellement du vieillissement de la population, mais il est plus prégnant chez les femmes selon Sciensano. Pour rappel, on estime que la population belge atteindra les 13 millions en 2070, soit 1,3 million de personnes en plus qu’actuellement.
En outre, plus d’un Belge sur quatre (29%), âgé de 15 ans et plus, souffrirait d’au moins une maladie chronique, une situation qui s’amplifie naturellement avec l’âge. À partir de 75 ans, la proportion de personnes touchées atteindrait 44%. Ce sont les femmes qui seraient les plus touchées par ces maladies chroniques. Parmi les plus fréquentes recensées : l’hypercholestérolémie, l’hypertension, les allergies, l’arthrose et les problèmes au niveau des cervicales.
Si les problèmes en santé mentale touchent les Belges depuis de nombreuses années, la pandémie a renforcé cet état. Sciensano épingle principalement une augmentation de l’anxiété, de la dépression et des pensées et/ou tentatives suicidaires. Inquiétant : ce sont surtout les jeunes qui sont touchés. En juin 2021, un jeune sur six avouait avoir déjà pensé à mettre fin à ses jours.
Si on en croit Sciensano, les Belges fumeraient et boiraient moins qu’auparavant. 15% des Belges indiquent fumer tous les jours, soit 10% de moins qu’en 1997. Les hommes restent malgré tout les plus gros fumeurs et on note encore des différences territoriales. Le nombre de fumeurs quotidiens serait plus élevé en Wallonie qu’à Bruxelles ou en Flandre (respectivement 18, 16 et 13%). Cette situation est une nouvelle fois mise en lien avec l’éducation : les personnes moins diplômées ont davantage tendance à être des fumeurs quotidiens. La bonne nouvelle, c’est que les jeunes semblent moins enclins à fumer : la proportion de fumeurs quotidiens est en effet passée de 17% (2013) à 11%.
Les experts notent aussi que les jeunes sont de moins en moins attirés par la cigarette. La proportion de fumeurs quotidiens chez les jeunes (15-24 ans) est passée de 17% en 2013 à 11% en 2018.
La consommation d’alcool semble elle aussi avoir diminué, mais elle reste néanmoins élevée. La moyenne annuelle tourne autour des 10,8 l/personne et le nombre de personnes grosses consommatrices (+de 21 verres par semaines pour les hommes et + de 14 verres par semaine pour les femmes) semble avoir aussi diminué – 7,4% des hommes et 4,3% des femmes de plus de 15 ans admettent avoir une consommation excessive d’alcool.
Selon Sciensano, 55% de la population belge âgée de plus de 18 ans est en surpoids et 21% sont obèses. Une caractéristique qui est plus fréquente chez les personnes avec un faible niveau d’instruction et donc à nouveau en Wallonie selon les données recueillies. Chez les adolescents, 15% seraient en surpoids. Il faut dire que les Belges consomment trop de viande rouge, de viande transformée et trop de boissons sucrées. À l’inverse, les Belges ne consomment pas assez de fruits, de légumes, de lait, d’œufs ou de poisson.
Seulement 12,7% de la population consommerait la portion quotidienne recommandée de cinq fruits et légumes. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les femmes qui sont les plus attentives à leur alimentation.
Les Belges ne bougent pas assez. À peine 30% de la population fait les 150 minutes d’activité physique recommandées par semaine. L’étude montre que 36% des hommes respectent cette recommandation. Chez les femmes, la proportion est de 25%. La réalité montre aussi que les jeunes sont trop sédentaires : seulement 20% des garçons et 17% des filles de 11 à 17ans pratiquent 60 minutes d’activité physique par jour.
Pour connaître tous les détails de l’étude menée par Sciensano sur la santé des Belges, téléchargez le document ci-dessous.
