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Ils nous parlent des enjeux de la cybersécurité et comment ils agissent au quotidien : Bernadette Thunus, Clinique psychiatrique des Frères Alexiens.
Vous êtes une clinique spécialisée. Quels sont les risques en matière de cybersécurité pour vous ? Sont-ils similaires à ceux des autres hôpitaux ? Quelles sont les différences ?
Les risques en matière de cybersécurité sont similaires à ceux des autres hôpitaux c’est-à-dire, ransomwares, prise de contrôle des systèmes d'information, indisponibilité des systèmes pouvant avoir des implications conséquentes sur la qualité des soins ainsi que sur la connectivité extérieure. Les données personnelles des patients hospitalisés en santé mentale sont hautement sensibles. Une fuite de données serait dramatique pour le parcours de rétablissement de nos patients. Nous travaillons pour, qu'après l'épisode de soin que constitue l'hospitalisation, ils rejoignent leur famille, leur employeur et la société. Il est dès lors nécessaire de se doter d'un équipement informatique efficace et, surtout, mis régulièrement à jour.
Concrètement, qu’avez-vous mis en place ? Et est-ce que vous impliquez directement votre personnel dans cette transformation ? Les sensibilisez-vous ?
Un groupe de travail a été mis en place, composé de collaborateurs issus de différents services chargés de rédiger des politiques en fonction de priorités définies issues de l'évaluation de la maturité des hôpitaux en matière de sécurité de l'information, outil proposé par le SPF Santé publique. Pour ce faire, une connaissance approfondie de l'organisation était indispensable pour identifier les risques. À l'heure actuelle, nous sommes en phase de démarrage et le travail est loin d'être achevé. Le groupe finalise la mise en œuvre d'une politique d'authentification et de gestion des accès regroupant la gestion des identités des utilisateurs, les niveaux d'accès aux ressources ainsi que la mise en place d'un système d'authentification à deux facteurs. En parallèle, ils se sont penchés sur les archives institutionnelles en mettant en place un tableau de tri des archives tant numérique que papier aboutissant sur une politique de classification des données. La sensibilisation du personnel reste malheureusement insuffisante par manque de temps, les équipes sont en surcharge suite à des évènements successifs tels que la Covid, la pénurie de personnel soignant et leur priorité reste la présence au chevet du patient.
Les montants à investir sont élevés. Comment Wallonie Santé a-t-elle pu vous aider ?
Le soutien financier fédéral apporté aux hôpitaux est utile, mais reste insuffisant ; Wallonie Santé nous a toutefois permis d'accéder à un prêt à taux compétitif contribuant ainsi à la réalisation d'une partie de nos projets. S'agissant d'un process d'amélioration continue et qu'en matière de qualité et de sécurité, il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier. Il est essentiel que les modalités de financement et d'accessibilité au crédit se poursuivent à l'avenir.
