Maladie d'Alzheimer : la prochaine crise est celle de la démence
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C’était attendu : le nombre de démences a dépassé celui des cancers et des maladies cardiovasculaires. Elles sont donc devenues la première cause de décès . Il est donc grand temps d’investir dans le secteur de l’encadrement de ces soins, car le cadre n’a pas évolué depuis les années 1980.
Notre système de santé va devoir faire face à des défis énormes dans les années qui viennent, notamment parce que les paramètres de santé publique sont en train de changer. En effet – et ce n’est un secret pour personne –, le vieillissement de la population sera au centre des préoccupations. Or, les derniers chiffres renforcent encore cette conviction, car ils montrent une importante augmentation des cas de démence, à tel point d’ailleurs que celles-ci sont devenues la première cause de mortalité dans notre pays, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires.
Selon le Centre d'Expertise flamand sur la démence, environ 200.000 personnes (dont une majorité de femmes) souffriraient d'une forme de démence, diagnostiquée ou non. Et on s’attend à ce que ce nombre soit multiplié par deux d’ici 2070. Le problème, c’est que l’organisation des soins est de plus en plus complexe. Souvent, les personnes sont places en maisons de repos, un secteur financé (pour les aidants et les soins aux personnes âgées) par les Régions et pas par le fédéral comme les médecins ou les soins en hôpitaux.
Un accompagnement nécessaire
En Belgique et en Wallonie, les soins restent fragmentés et les citoyens sont souvent livrés à eux-mêmes, car le lien n’est pas fait entre rappelle Rudy Poedts, CEO de la Ligue Alzheimer Flandre dans les colonnes de L’Écho. Or, dans d’autres pays, comme les Pays-Bas par exemple, il existe des « gestionnaires de cas » qui font le lien entre la personne atteinte, son entourage et les possibilités d'aide et de soins. Cet accompagnement n’existe pas chez nous. Jusqu’ici , aucune mesure concrète pour lutter contre la démence précoce n’a été prise, ni par le SPF, ni par l'INAMI.
Il faut s’en alarmer, car la situation nous mène droit vers une crise de la démence. D’autre que ce problème sembler échapper aux radars puisqu’aucune donnée précise n'est disponible aujourd’hui sur l'impact de la maladie d'Alzheimer et des autres formes de démence sur les budgets des soins de santé dans notre pays.
Il est urgent de mettre les encadrements nécessaires en place pour pouvoir aborder sereinement cette crise ainsi que dans le respect des patients. Wallonie Santé accompagne le secteur des seniors et de la santé mentale. Nos équipes restent plus que jamais mobilisées pour trouver des solutions d’investissements intelligentes et durables pour le financement nécessaire des infrastructures ou de l’équipement.