Santé mentale : des besoins de plus en plus importants
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Vivre – et reconnaître – un problème de santé mentale n’est pas chose facile. Pourtant, une personne sur trois en Belgique sera confrontée à cette problématique au cours de sa vie, le tout indépendamment des récentes crises.
État de stress post-traumatique (ESPT), troubles anxieux, phobie, anxiété sociale, anxiété généralisée, trouble de la personnalité limite (TPL), trouble obsessionnel compulsif (TOC), troubles de l'humeur, Dépression, troubles bipolaires, troubles psychotiques : les problèmes de santé mentale sont divers et variés. Et ils touchent de nombreux Belges. Plusieurs études montrent en effet qu’au moins un Belge sur trois est ou sera touché par un ou plusieurs problèmes de santé mentale au cours de sa vie. Et si on y ajoute les effets de la pandémie ou des inondations en tenant compte de l’entourage indirectement touché, cette estimation monte même à 9 personnes sur dix si l’on en croit un récent reportage de la RTBF.
Des clichés et des avancées
Lorsqu’on est touché par un trouble de la santé mentale, c’est d’abord la honte qui s’impose au patient. De la honte teintée de culpabilité, deux sentiments qui enferment souvent la personne et la coupe du monde, de la réalité et, trop souvent, des sources de soutien dont elle a besoin. Souvent, la société montre du doigt ces personnes. Les clichés comme les raccourcis ont la vie dure : les troubles de la santé mentale sont souvent associés à de la folie, voire à l’asile.
Cela dit, ces dernières années, une évolution existe malgré tout. Car de plus en plus de personnes évoquent ces problèmes de santé et témoignent, notamment par le biais des médias qui y accordent eux aussi de plus en plus d'importance vu l’ampleur de la situation.
Récemment, l’OCDE exhortait les pays sur la nécessité de réaliser des investissements d’urgence en matière de santé mentale. Car il va de soi que les coûts sociaux et économiques liés à ces troubles sont aussi de plus en plus importants. Dans son réquisitoire de juin 2021, l’OCDE indique que « Les pays doivent fournir un soutien adéquat aux personnes touchées tout en augmentant d'urgence les investissements et la qualité des soins pour réduire les coûts sociaux et économiques élevés associés aux problèmes psychiques » en ajoutant que « Les services psychiatriques ont longtemps été négligés et sous-financés, et les besoins de soins non satisfaits restent élevés dans les pays de l'OCDE ».
Selon le rapport, les coûts économiques associés aux troubles mentaux représentent plus de 4,2% du PIB des pays de l'OCDE. Si certains découlent directement des traitements, plus d'un tiers d'entre eux sont liés à des taux d'emploi plus faibles et à une perte de productivité, « ces coûts peuvent être évités », notamment en améliorant la prévention, la prise en charge ainsi qu’en permettant un meilleur accès à l'éducation ou à l'emploi. Il faut donc davantage évoquer ces soucis de santé mentale pour mieux y remédier. Aujourd’hui, moins de 10% des Belges se tournent aujourd'hui vers un professionnel de la santé pour traiter leurs difficultés. Il faut donc continuer à renforcer les moyens destinés à la santé mentale en Wallonie, que ce soit pour la prévention, mais aussi pour les infrastructures d’accueil et l’encadrement.